L’ulcère est une plaie chronique caractérisée par une perte de substance cutanée au niveau de l’épiderme, du derme et/ou de l’hypoderme. Il peut être très long et difficile à cicatriser. Ce type de plaie peut considérablement altérer la qualité de vie des patients. Signes, facteurs de risque, prise en charge… Voici ce qu'il faut savoir sur les différents types d'ulcères.
Qu'est-ce qu'un ulcère ?
Il s'agit d'une plaie chronique ne cicatrisant pas depuis 4 semaines minimum. Dans près de 40 % des cas, la durée de cicatrisation de l'ulcère est supérieure à 6 mois.
Relativement fréquent, l'ulcère de la jambe est généralement situé entre le genou et le pied. Il concernerait près de 2 % des patients de plus de 70 ans, et serait douloureux dans 75 % des cas(1).
On distingue plusieurs sous-types d'ulcères de la jambe :
- Les ulcères veineux : ils sont souvent localisés au niveau de la malléole interne, sans nécrose. Ils se manifestent majoritairement chez la femme de plus de 50 ans ayant des antécédents de phlébite ou d'insuffisance veineuse(2).
- Les ulcères artériels : les hommes de plus de 50 ans sont plus touchés par ce type d'ulcère. Le tabagisme, l'hypertension artérielle, le diabète ou encore l'hypercholestérolémie constituent des facteurs de risque(2). L'ulcère artériel se localise sur la face antérieure de la jambe, sur le dos ou les bords externes du pied, ou encore sur les zones d’appui et de frottement.
- Les angiodermites nécrotiques : survenant principalement chez les personnes âgées, ces ulcères apparaissent brutalement à la suite d'un traumatisme léger ou d'une poussée hypertensive(2). Ils débutent par la formation d'une plaie purpurique, qui va s'étendre et se nécroser. L'angiodermite se développe au niveau de la face antéro-externe de la jambe.
Les autres types d'ulcères
Si les ulcères de la jambe représentent un type de lésion chronique parmi les plus fréquents, ils ne sont pas les seuls. On distingue en effet d'autres ulcères :
- L'ulcère gastroduodénal : cette plaie se forme aux dépens de la muqueuse de l'estomac ou du duodénum.
- L'ulcère cornéen ou kératite ulcérative : cette plaie se forme à la surface de la cornée, et peut potentiellement s'infecter.
- L'ulcère buccal ou aphte : ce petit ulcère superficiel se développe sur les muqueuses de la cavité buccale.
Sémiologie des principaux ulcères de la jambe
Les ulcères cutanés revêtent des caractéristiques différentes selon leur type(3) :
La prise en charge des ulcères
La prise en charge des ulcères est un processus souvent long, qui nécessite l'adhésion du patient.
Pour être pleinement efficace, le traitement doit être adapté à l'étiologie de la plaie, ce qui suppose un bilan diagnostic obtenu grâce à la réalisation de divers examens médicaux : angioscanner, IRM, IPS (indice de Pression Systolique), artériographie, écho-doppler(4)…
Parallèlement à la prise en charge étiologique des différents types d’ulcères, des soins locaux doivent être pratiqués en fonction du stade de la plaie : détersion, bourgeonnement, épidermisation, nécrose. Le choix des pansements varie en fonction de l’objectif thérapeutique du soin, mais également de la quantité des exsudats. Ainsi, les pansements hydrocellulaires, hydrocolloïdes et irrigo-absorbants, qui favorisent le maintien de la plaie dans un environnement humide, conviennent à tous les stades de cicatrisation. Grâce à leur fort pouvoir absorbant, les pansements hydrofibres, alginates, hydrocellulaires super-absorbants et hydrocellulaires siliconés avec SAP (Polymères absorbants) auto-adhésifs sont indiqués pour les ulcères exsudatifs, car ils limitent la macération. Face à un risque bactérien accru, les pansements à base d'argent sont parfois privilégiés(4).
En outre, la compression élastique constitue un outil indispensable dans le traitement des ulcères veineux. Elle permettrait, en effet, de guérir près de 95 % des patients.(4) Le recours à une compression adaptée va largement contribuer à faciliter la circulation sanguine, résorber l'œdème, et limiter le risque de formation de caillots et donc de phlébite. Les bandes de compression les plus indiquées sont de faible extensibilité. La compression doit avoisiner les 40 mmHg, et être réalisée au niveau de la cheville. Des études ont également démontré que la compression quatre couches et la botte de zinc affichaient une efficacité supérieure dans ce cadre(4).
La voie chirurgicale est parfois envisagée dans les cas les plus graves. Sclérose, laser, phlébotomie, stripping… La technique utilisée dépend du type d'ulcère et de son stade d'évolution. Chacune d'elles vise le même objectif : rétablir une vascularisation de qualité afin de faciliter le processus de cicatrisation. Pour les angiodermites nécrotiques, la greffe de peau (pastilles, filets…) reste le traitement de référence.
- Hôpital Paris Saint-Joseph, Ulcère de jambe, www.hpsj.fr, Octobre 2022
- Hospices Civils de Lyon, Ulcère cutané, chu-lyon.fr, 10.08.2021
- Lomig Le Bihan, Amélie Chopin, Dr. Durufle, Dr. Robineau, Les ulcères de jambe, du diagnostic au traitement, ActuSoins Magazine n° 33, 06/07/08.2019 https://www.actusoins.com/333315/les-ulceres-de-jambe-du-diagnostic-au-traitement.html
- Prise en charge de l’ulcère de jambe d’origine veineuse, Bernard Noël, Revue médicale suisse, 2005
Réf: s280920225