À l'arrivée de l'été, les brûlures se multiplient. En cause : les surexpositions aux rayons ultraviolets, ou encore l’utilisation des barbecues. Néanmoins, ces blessures accidentelles peuvent aussi survenir tout au long de l'année, que ce soit au contact d'une plaque vitrocéramique, d’une vitre de poêle à bois trop chaude, ou lorsque des projections d'eau bouillante atteignent la peau.

Si toute la population est touchée, les enfants de moins de cinq ans représentent tout de même un tiers des hospitalisations pour brûlures(1). De même, les hommes sont davantage concernés que les femmes (64 % contre 36 %)(1). Face à une brûlure, il est important de réagir vite et de façon adéquate, selon la gravité et la profondeur des lésions.



Observer la profondeur des brûlures pour évaluer leur gravité

Il existe plusieurs degrés de brûlures, correspondant à la profondeur des lésions de la peau. Une brûlure de premier degré atteint uniquement les couches superficielles de l'épiderme. Cela s'apparente à un simple coup de soleil.

Brûlure dans le dos

La cicatrisation est alors spontanée et ne prend que quelques jours avec une bonne hydratation de la zone lésée (application d’un pansement Hydrogel en plaque composé de 60% d’eau ou pansement gras). A contrario, la brûlure de deuxième degré est plus grave. Celle-ci atteint les couches profondes de la peau, et endommage plus amplement les tissus. Des phlyctènes remplies d'un liquide apparent peuvent émerger.

Le derme peut également se décolorer sous les phlyctènes. Ce type de brûlure peut entraîner des séquelles. Les brûlures de troisième degré correspondent à une peau blanche ou brunâtre, totalement insensible. Cela signifie que le derme est atteint en profondeur, et que la brûlure s'étend même au niveau des masses musculaires. Les terminaisons nerveuses sont également détruites.



Quantifier la surface brûlée

Pour déterminer le pourcentage corporel brûlé, la référence chez l'adulte est la règle des 9 de Wallace(2). Selon cette méthodologie, chaque partie du corps correspond à un pourcentage (un multiple de neuf) :

  • la tête et le cou représentent 9 % du corps ;
  • les membres supérieurs font chacun 9 % ;
  • la paume de la main équivaut à 1 % ;
  • la face antérieure du tronc fait 18 %, tout comme la face dorsale ;
  • chaque membre inférieur représente 18 % de l'organisme ;
  • les organes génitaux font 1 %.
Bandage du coude suite à une brûlure

Les brûlures sont considérées comme graves lorsque plus de 10 % de la surface corporelle est brûlée(3). Néanmoins, l'âge du patient (moins de 3 ans ou plus de 60 ans), ainsi que la présence d'autres pathologies graves préexistantes sont aussi des causes aggravantes à prendre en compte.



Savoir faire la distinction entre le deuxième degré superficiel et profond

Pour apporter le traitement approprié, il est essentiel de savoir distinguer une brûlure de deuxième degré superficiel ou profond. Le diagnostic peut être difficile, notamment dans les premières 48 heures. En ce sens, le test de la vitropression est le plus efficace. Il s'agit d'effectuer une pression du bout des doigts sur la lésion. Cela entraîne un blanchiment de la peau.

Si celui-ci est suivi d'une recoloration rapide de l'épiderme, cela indique que le réseau vasculaire dermique est intact. Il s'agit d'une brûlure de deuxième degré superficiel. En revanche, si la recoloration est absente ou retardée, cela indique que le derme est touché. La douleur est plus vive. La brûlure doit absolument être surveillée, car des surinfections peuvent survenir.

Si les brûlures de deuxième degré profond peuvent cicatriser spontanément, ces dernières impliquent un délai de cicatrisation beaucoup plus long. Or, une cicatrisation trop tardive peut engendrer des séquelles comme une dyschromie, d'importantes cicatrices ou un développement infectieux.

Voilà pourquoi, lorsque la cicatrisation n'est pas acquise après 15 jours, une greffe cutanée est souvent indiquée. De même, l'observation de la brûlure lors des premiers jours permet de dépister des troubles circulatoires au niveau des extrémités, potentiellement dus à des œdèmes.



Comment traiter une brûlure superficielle ?

Toutes les brûlures, quel que soit leur niveau de gravité, doivent tout d’abord être bien nettoyées à l’eau et au savon. De la sulfadiazine argentique peut être utilisée pour prévenir les surinfections sur les brûlures plus graves(4). Le soin sera ensuite différent selon le degré de brûlure :

  • premier degré : hydratation de la peau plusieurs fois par jour avec une crème hydratante sans alcool ni parfum(5) ;
  • deuxième degré superficiel : après avoir excisé les phlyctènes et nettoyé les lésions, application d’un un gel hydratant ou d’un pansement gras à changer tous jours dans un premier temps puis tous les deux à trois jours en fin de cicatrisation(5) ;
  • deuxième degré profond et troisième degré : ces brûlures plus graves nécessitent un avis médical voire une hospitalisation.

Contre les brûlures du 1er degré, HARTMANN a développé un pansement avec un gel d’eau pour hydrater et apaiser.

Voir le pansement



Pour gérer la douleur, des antalgiques en association avec du paracétamol peuvent être prescrits. La douleur aiguë, quant à elle, survient essentiellement lors des soins cutanés et du pansement. Dans ce cas, si la douleur est trop intense, le patient peut être traité par morphiniques d’action. Pour les enfants, ces douleurs peuvent être prévenues par l'ingestion d'une dose de paracétamol ou d’ibuprofène, 30 minutes environ avant le soin.


Mentions légales
  1. Société Francophone de Brûlologie, Rapport annuel concernant l’épidémiologie de la brûlure en France métropolitaine, 09.02.2018 — http://www.sfb-brulure.com/index.php/documentation/epidemiologie.html
  2. Dictionnaire médical de l'Académie de médecine, Wallace (règle des neuf de), 2022, https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=Wallace%20%28r%C3%A8gle%20des%20neuf%20de%29
  3. SFETB, Référentiels et Fiches de recommandation SFETB (4), 1992-2006, https://sofia.medicalistes.fr/spip/IMG/pdf/Estimation_de_la_gravite
    _de_la_brulure_surface_et_profondeur_de_la_brulure_SFETB_.pdf
  4. CHUV, Réfection du pansement de brûlure de 2ème degré (PED/SCEA), 12.07.2021, https://www.chuv.ch/fileadmin/sites/dfme/Methode_de_soins/DFME_Pansement_de
    _brulure_de_2eme_degre_DFME_FT__0-18_ans_0063_1.0_.pdf
  5. ActuSoins, Soigner les plaies de brûlures, 29 juin 2017, https://www.actusoins.com/288579/soigner-les-plaies-de-brulures.html

Réf: s300520221

Date de mise à jour : 18/10/22 09:16